SyLx Maître des ronds point
Nombre de messages : 3507 Age : 40 Localisation : Nantes Date d'inscription : 02/01/2007
| Sujet: TOSSE: petites pensées pour un collègue... Lun 23 Avr 2007 - 21:57 | |
| - TOSSE a écrit:
- Un dimanche matin...
Bon, je me lance et on va essayer de la jouer marrante comme promis à Don Polo ! Dimanche matin, je dois donner un cours de maths au fils du kiné de ma mère pour les dépanner à 13h. Il doit être 11h15 quand j'appelle Jouille pour lui proposer de se faire un petit coup de natation avant mon cours (Jouille et moi faisons beacoup de sport ensemble en ce moment : moto, natation, squash, tennis, musculation...). On se donne rendez-vous à Chatelet à 11h45 ; j'y vais à dos de Choupette (mon fazer 600 un peu modifié de partout, fidèle destrier qui se taille la part du lion dans mon coeur) et lui y va avec Titine 2ème du nom (Hornet 600 2006). Là, gaaaazzzzz vers la piscine Joséphine Baker sur les bords de Seine. On s'y fait une dizaine de longueurs seulement, faute de temps, on se rechange et on remet le contact. Il est 12h45. J'ai 15 minutes pour être chez moi. On rejoint le périph', Jouille prend l'intérieur, moi l'extérieur et on se fait un traditionnel salut. C'est couillon, à ce moment là, je repense à la conversation de la veille avec lui et Arnaud sur le fait qu'il faut vraiment faire ultra attention sur le périph'. L'accident J'entre sur le périph', et .... meeeeeerde, ya trop de monde, le demi tour de boucle en 6 minutes, ça sera pas pour ce coup-ci. Au début j'allume qd même assez fort, puis je repense à Jouille et je me dis que c'est con d'allumer comme ça pour un cours de maths à la con, alors j'ouvre un peu moins fort. J'arrive dans le tunnel du pont de Charenton, ça fait un joli bruit : eh oui, j'ai re-déchicané mon pot depuis la veille au soir et viré mon top case pour faire une petite surprise à Jouille. Choupette est trop belle comme ça, puis un pot qui fait du bruit, c'est de la sécurité sur le périph, surtout dans les tunnels comme celui-ci ! Ben faut croire que non : alors que je suis sur la file moto et que je fais un barouf d'enfer, il y a une caisse blanche qui déboîte d'un coup juste devant moi à gauche ; je freine à gogo en donnant un gros coup de gaz en espérant qu'il va se rabattre et ne pas rester en travers mais rien n'y fait, je freine plus fort (trop fort) et perds l'adhérence à l'avant, je comprends que je vais passer un sale quart d'heure, même si sur le coup, j'aimerais plutôt LUI faire passer un sale quart d'heure. Tout ça a duré à peu près une bonne demie seconde. Et là : VLAN ! Contact. Perso, j'ai rien compris. Je sais juste que j'ai pris une partie de ma bécane dans les cou***, que j'ai rebondi sur la voiture blanche, puis sur une autre voiture plus loin devant à droite, puis sur autre chose, mais alors pour vous dire quoi, faudrait un peu plus de recul que ça ; pendant le vol plané, il doit y avoir un moment ou j'avais la tête en bas, il y a eu beaucoup de chocs, très violents, le seul rélexe que j'ai eu, c'est de protéger mes cervicales comme je pouvais. Premiers instants après la série de chocs Je ne sais pas si j'ai perdu conscience à ce moment, tout ce que je sais, c'est que je me suis retrouvé debout juste après la série de chocs, que j'ai cherché Choupette pendant une demie seconde (je ne l'ai pas trouvée, je voyais tellement flou de toute façon), et j'ai compris que j'allais tomber, donc comme un con, sans regarder si la circulation s'était arrêtée dans le tunnel, j'ai essayé de marcher vers la bande d'arrêt d'urgence et je me suis écroulé en un pas. Par terre sur le dos, comme un con, en hésitant à demander de l'aide (couillon que je suis, évidemment que qqn allait m'aider) pcq je savais que j'avais besoin d'aide, mais j'avais besoin "d'être un peu seul pour faire le point". J'ai du mal à garder les yeux ouverts, je sens que je vais tomber dans les pommes et d'un seul coup je vois plein de têtes au-dessus de moi et j'entends "vite appelez les pompiers" ; ben ça, ça fout la trouille, pcq, quand t'entends ça, tu te demandes si t'as pas un pied à un bout du tunnel et une couille à l'autre (dsl Gabrielle, ton papa aura lu "couille" dans ce texte). Du coup je me dis qu'on va détendre tout le monde un petit coup, parce que si la pression monte, je vais tomber dans les pommes, et vaut mieux éviter, parce que j'ai une moto et des affaires à "protéger" moi (quel con). Alors ils m'ont demandé comment ça allait, j'ai répondu une grosse connerie du genre : "ah moi nikel, on n'est pas au club med de marrakech là ? Ya juste un détail, excusez ma grossièreté mesdames, mais j'ai les testicules en miettes." C'était le début d'une longue série de conneries pour détendre l'atmosphère, être une grande gueule, c'est pour le meilleur comme pour le pire ! Quelqu'un veut me retirer mon casque. Je dois aller chercher de l'énergie où je peux pour lui retenir les mains et lui expliquer que je dois le faire moi même ou attendre que les pompiers le tranchent à la disqueuse. Je réussis péniblement à le retirer. J'ai un sac à dos avec mes affaires de sport et de piscine qui m'empêche de m'allonger confortablement, mais nous ne le retirons pas de peur de me faire bouger la colonne vertébrale. En effet, les zones qui me "chatouillent" le plus sont les testicules, l'intégralité de la jambe gauche, les têtes de fémur et surtout les lombaires. On me demande si je connais par coeur un numéro à appeler, je donne les numéros de mes parents. Là je dis que je préfère être la personne qui parle même si ça doit être dur, pour qu'ils sachent que je suis en vie et les rassurer. "Allô papa, c'est moi, bon, je vais bien et tout, mais j'ai eu un petit imprévu sur le périph', les pompiers arrivent, ya pas de soucis. Quoi ? Non, je sais pas où je suis, je te passe quelqu'un, fais attention sur la route." Je sens que je vais tomber dans les pommes, j'ai mal partout, je n'arrive plus à respirer, les gens le voient et le disent de tenir le coup, de leur parler, alors je dis des conneries, j'essaye d'égayer l'ambiance ; je crois que j'arrive à leur arracher quelques sourires. Et là, meeeerde : "Choupette ? Vous savez où est ma moto ? Comment elle va ? Non, ne me dites pas... mais coupez impérativement le contact, sinon on risque de faire le 14 juillet avant l'heure." Arrivée des pompiers Les pompiers arrivent, ils m'oscultent une première fois au sol, me mettent une minerve (qu'est-ce que ça minerve... ;p). Ils découpent euh pardon, ils finnissent de découper mon pantalon, m'oscultent les testicules et me disent qu'ils vont me toucher les jambes et me demander si je les sens. La seconde qui précède ce test est un des pires instants de ma vie. Bien qu'étant à un stade de saturation de douleur, je sens qu'ils touchent mes orteils. C'est un début de bonne nouvelle. Les choses se gâtent vite dès qu'il s'agit de me retirer mon sac à dos et mon blouson de cuir. Pour le sac, ils s'y mettent à 4 ou 5 pour me soulever convenablement ; ça fait très mal, mais ça passe sans "crac". "Pour votre blouson Monsieur, on va essayer de vous le retirer mais si on voit que ça passe pas facilement, on va le découper". Déjà que je dois tirer une tête d'enterrement depuis le début, là, ça doit être extrême parce qu'il ajoute "on sait ce que c'est Monsieur, mais c'est peut-être le blouson ou les jambes". Là, je ne parviens pas à contenir un sourire en pensant à la blague "pas de bras pas de chocolats". On essaye de retirer le cuir proprement, mais évidemment, ça ne passe pas. C'est la fin de ce blouson de cuir. Je commence à faire un bilan rapide : une moto, un casque, des gants, un pantalon, mes lunettes, un blouson, des voitures ? ma santé ? Saletés de flics Les gentils pompiers me soulèvent à nouveau, bercés par le ramassi de conneries que je sors non-stop pour nous/me rassurer. Ils me mettent sur un brancard, immobilisé, et zou, dans le camion avec l'assistance respiratoire. Là, je me souviens que mes parents sont probablement en train de rallier le lieu de l'accident. Je fais signe aux pompiers de s'approcher et je leur dis "mes parents vont arriver, ma mère va faire une syncope, donc quand elle sera là, vous rirez deux fois plus fort à mes conneries et vous direz que je n'ai rien". En effet, la syncope de ma mère, c'est comme deux voitures blanches qui vous coupent la route d'un coup. J'entends la voix de ma mère, mes parents sont là. Pfiou, j'avais peur qu'ils se soient foutus en l'air eux-aussi, on aurait l'air bien con tous les trois dans une chambre à l'hosto. Les pompiers rient deux fois plus fort, on dit tous que je vais bien, mes parents s'éloignent du camion, je peux me reposer un peu malgré la douleur. Enfin, c'est ce que je crois, jusqu'à ce que j'aperçoive une nouvelle personne dans "mon" camion : une flic. Je ne vous dis pas ce que j'ai ressenti en la voyant tant la haine qui me lie à sa profession est passionnelle. "Vous avez vos papiers Monsieur ?" "Oui, dans mon sac, mais je ne sais pas où il est...". Un pompier lui tend mon porte-feuille qu'il a trouvé dans mon sac. Elle me demande de tout lui raconter, mais elle me fait tout répéter 4 fois alors que je suis à bout de force. J'ai quand même la présence d'esprit de lui donner des chiffres qui me mettent à l'abri d'un excès de vitesse où d'un écart trop important entre la file de gauche et l'interfile moto, puis de lui faire une métaphore filée sur Mary Poppins et son parapluie pour lui décrire ma chute. Je finis de lui raconter, à bout de forces, j'ai du mal à respirer. Elle se penche au dessus de moi et me dit "ça fera 90 euros et un peu d'hôpital pour la circulation entre les files, vous avez quelque chose à ajouter à votre déclaration ?". Je fais un clin d'oeil aux pompiers, je fais signe à la flic de s'approcher de mon brancard et je lui dis "Oui, je vous dis MERDE". Les pompiers éclatent de rire, elle sort enfin du camion. Trajet et attente à Saint Antoine Le camion décolle, je suis à bout de forces mais j'essaie de déconner avec les pompiers malgré l'assistance respiratoire. On parle muscu, cul, je fais entre autres la blague que Bag m'a apprise il y a une semaine : c'est un gamin qui rentre dans la salle bain un matin. Sa mère est nue, en train de se doucher. Le gamin pointe du doigt l'entrejambes de sa mère "Maman c'est quoi ça ?". La mère, terriblement gênée, réfléchit quelques instants, puis lui répon soulagée "c'est le coup de hache du bon Dieu mon chéri". Le gamin répond "bah putain, en plein dans la chatte, pas de pot !" Les pompiers ont tellement ri qu'ils m'ont emmené dans le mauvais hôpital. Finalement, demi-tour, et direction l'hôpital Saint Antoine, près de bastille. Je les remercie, ils partent, et je suis mis en attente aux urgences. J'attends très longtemps, assez longtemps en tout cas pour avoir envie d'essayer de bouger mes jambes pour me rassurer. Je n'y arrive pas et je hurle de douleur. Me voilà parti pour une petite séance de panique. J'ai peur de ne plus jamais pouvoir courir. Je me mets à déprimer comme un con, jusqu'à l'arrivée de mes parents, près de deux heures plus tard. Je garde un goût amer de cette attente. [EN COURS DE RÉDACTION - désolé, je suis trop épuisé pour continuer maintenant] Des motards comme lui, y'en a pas 2, remet toi bien ma poule et paye toi une 103 | |
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